Par Sophie Bigot-Goldblum

 

Loin des clichés le  réservant  à la seule communauté ultra-orthodoxe, le Yiddish fait son grand retour sur le devant de la scène, devenu le langage d’une communauté internationale et intergénérationnelle, ainsi que le vecteur d’une culture à la créativité artistique étonnante. 

 

Pour les enseignants, apprendre les fondamentaux du Yiddish et s’exposer à cette nouvelle effervescence est une formidable opportunité d’enrichir  leur connaissance de ce pan de la culture ashkénaze et de s’inspirer des méthodes de cette renaissance culturelle pour insuffler un souffle nouveau dans d’autres domaines de la culture juive.

 

Panorama des options pour devenir un parfait yiddishophone: 

 

Il existe à Paris plusieurs programmes à l’année. l’Inalco -Institut National des Langues Orientales- propose depuis les années 1930  un diplôme de  Yiddish et  met l’accent sur la linguistique et la littérature : ‘Pendant des siècles, en symbiose avec l’hébreu, [la littérature Yiddish ] a servi tantôt à la vulgarisation de la culture religieuse, tantôt à la pénétration discrète de certains éléments des cultures non-juives parmi les couches populaires 

 

Le Centre Medem, au cœur de Paris, est, pour sa part, un formidable vivier  d’enseignement et de lieux de rencontre pour yiddishistes : cours, conférences, ateliers théâtre … 

 

Mais pour celles et ceux qui ne peuvent se consacrer à plein temps à l’étude du yiddish,  il est possible de mettre un pied dans l’eau durant un brief et intensif été. 

 

A Paris, la Maison de la culture yiddish -ou Bibliothèque Medem- organise une université d’été internationale sous la direction du célèbre chercheur Yitskhok Niborski. Durant trois semaines, elle propose  à des étudiants du monde entier des cours de yiddish et des activités culturelles -ateliers, conférences, jeux- permettant à chacun de perfectionner sa connaissance de la langue et de rencontrer des yiddishistes de tous horizons.

Cette année les cours se dérouleront sur  zoom et en présentiel. 

Si vous préférez voyager cet été, le festival de Weimar accueille, depuis plus de 20 ans, un festival yiddish plaçant l’accent sur la musique, du klezmer au rap yiddish. La musique et les cabaret ont en effet joué un rôle important dans la transmission de la culture yiddish, aspect que grand nombre de militants yiddishistes, de New-York à Weimar, cultive aujourd’hui encore 

‘Ce réseau de cabarets, de théâtres, de cercles littéraires, d’établissements d’enseignement et même d’organisations de travailleurs de langue yiddish s’est souvent intégré de manière transparente dans une culture et une société plus larges.’ 

Weimar, la ville de Goethe et Schiller, est aussi un tragique rappel de l’Histoire. Ce renouveau culturel juif se déroule non loin du camp de concentration de Buchenwald construit par les nazis en 1937 et où 11 000 Juifs figuraient parmi les 56 000 prisonniers qui y ont été assassinés.

« Le fait que nous soyons situés à quelques kilomètres de Buchenwald nous rappelle chaque jour l’importance de notre mission », déclare Alan Bern, le fondateur du festival. 

 

Enfin, pour ceux et celles d’entre vous qui souhaitent simplement s’essayer au Yiddish de façon ludique, sachez qu’il est désormais possible de s’entraîner sur son téléphone avec l’application duolingo, où  le nouveau cours en Yiddish connaît déjà un franc succès.