Ecrit par Samantha Vinokor-Meinrath, traduit de l’anglais par Faustine Goldberg-Sigal
Pour ceux qui ont l’habitude de marquer le temps juif, nous avons commencé à compter le Omer la seconde nuit de Pessah, il y a une semaine (ndlt: au moment de la publication en anglais). L’an passé, quand j’ai écrit sur le compte du Omer, je me penchais sur les valeurs, et la possibilité de personnaliser ce rituel, qui ne nécessite pas de minyan, laisse beaucoup de place à la réflexion individuelle et peut être fait rapidement et facilement où que l’on se trouve. Bien sûr, je ne pouvais pas savoir qu’un an plus tard, tout devrait être personnalisé, fait à la maison et socialement distant.
Cette année, compter le Omer est l’un des rituels juifs les plus aisés à observer – et dans lequel trouver du sens. Il y a des applications, des newsletter envoyées par email, des chaînes de SMS et des comptes Instagram complètement consacrés à des idées d’écriture de journal, des exercices de méditations et des réflexions. L’un de mes amis éducateur juif innovant a transformé le compte du jour 1 au jour 49 en une chasse au trésor, en envoyant ses élèves confinés en “balade du Omer” quotidienne jusqu’à ce qu’ils trouvent le numéro du jour. Quand un rituel ne fait pas partie de notre répertoire, il peut être davantage aisé d’être créatif, parce qu’on n’a pas d’idée préconçue de ce que les choses “devraient être” ou de ce qui manque. Il y a seulement l’enthousiasme de la nouveauté, et pour la plupart des familles avec lesquelles je travaille, le Omer est certainement dans cette catégorie.
A l’ère de la distance sociale, compter le Omer est un rituel que l’on peut partager avec nos étudiants dans des modalités nouvelles, pertinentes et qui peuvent donner la possibilité de se connecter au Judaïsme et aux communautés juives depuis nos maisons.
Le Omer nous apprend à vivre à l’heure juive
Pendant 49 jours, on prend un moment chaque soir pour marquer le début d’un nouveau jour juif. Pendant 49 jours, nous remarquons quel jour on est, ne laissant pas l’un se diluer dans l’autre à cause du manque de repères – ou du fait qu’on est toujours en jogging. Le Omer est lié à l’idée d’intention et nous invite à réfléchir et prendre conscience chaque jour. Demandons à nos élèves: quels rituels peux-tu développer pour marquer le début et la fin de chaque nouvelle journée? Comment peut-on être sûr de distinguer un jour du suivant?
Le Omer nous invite à l’introspection
Chaque jour et chaque semaine du Omer ont une sefirah. La combinaison de ces deux sefirot kabbalistiques donne à chaque jour un thème et oriente ainsi notre intention de la journée. Avec des thèmes comme la bienveillance, l’éternité, la force, l’humilité et d’autres encore, il n’est pas étonnant qu’on ait du pain sur la planche! Et si chacun d’entre nous choisissait le médium de son choix et créait une pratique de réflexion sur ces thèmes? Cela pourrait être un journal intime, le dessin, des vidéos TikTok ou parler à quelqu’un de proche ou de lointain. Comment peut-on utiliser ce temps pour réfléchir quotidiennement?
Le Omer est un compte croissant
L’un des défis principaux quant au confinement et à la distance sociale et que nous redoutons tous – moi en tous cas – que la fin n’arrive pas. Personne ne nous dit que si l’on tient bon deux semaines, ou deux mois, ou jusqu’à l’été, tout ira bien. Alors on ne peut pas faire le compte à rebours des jours jusqu’au retour à la normale – si tant est qu’une telle chose existe encore quand tout ça finit. Le Omer nous apprend à compter vers l’avant. On ne commence pas à 49 en décroissant jusqu’à 0. On commence au début et on compte en chemin vers le sommet. Ce n’est pas la fin de l’histoire, ni dans l’histoire juive, ni quant à la crise du Coronavirus – mais ça nous donne le sentiment d’avancer, et de ne pas attendre la fin mais plutôt de créer une nouvelle phase. Comment peut-on travailler avec nos étudiants pour faire bon usage de ce temps? Pour reconnaître la tristesse légitime et les pertes que nous ressentons tous, mais en même temps que le temps ne soit pas suspendu à l’attente d’un futur incertain?
Est-ce que vous comptez le Omer cette année? Partagez vos rituels et ressources dans les commentaires!
Mes réflexions quotidiennes du Omer sont accessibles sur mon compte Instagram, @Sam_Vinokor. Suivez-moi!
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